John Magufuli, président de la Tanzanie, a officiellement mis en doute les données officielles du Covid-19 dans son pays.
Il a, par ailleurs, appelé à mener une enquête minutieuse sur les irrégularités présumées au laboratoire national.
La Tanzanie n’a, jusqu’à maintenant, fermé que ses établissements scolaires, les commerces et les transports continuent à fonctionner normalement. Et ce malgré les mesures de confinement et de couvre-feu appliqués par les pays voisins et du continent africain en général.
Officiellement, le pays compte 480 cas confirmés de Covid-19, dont 16 morts, mais l’opposition accuse les autorités de dissimulation et de ne pas prendre l’épidémie au sérieux.
Le président tanzanien a évoqué des faux cas positifs. Il a remis en cause la fiabilité du matériel et du personnel du laboratoire avant d’évoquer de possibles « sabotages ».
« Il est possible qu’il y ait des erreurs techniques ou que les réactifs importés aient des problèmes. Il est également probable que les techniciens soient payés pour induire en erreur », a-t-il déclaré lors d’un discours diffusé à la télévision publique TBC.
Ces déclarations du président se sont déroulées lors de la prestation de serment du nouveau ministre des Affaires constitutionnelles et juridiques, Mwigulu Nchemba, qui va, par ailleurs, s’occuper personnellement de ce dossier.
Ce nouveau ministre succède à Augustine Mahiga, 74 ans, le troisième député tanzanien décédé en l’espace de 11 jours sans explication officielle sur les causes de sa mort.
Un des députés avait été testé positif au coronavirus, au mois d’avril, mais aucun nom n’a été cité. L’opposition a annoncé vendredi qu’elle demandait à ses élus de ne plus y siéger.
John Magufuli a appelé ses concitoyens à éviter les « rassemblements non nécessaires », il les a aussi encouragés à continuer de faire marcher l’économie et à se rendre à la mosquée ou à l’église.