Guillaume Soro, ancien Premier ministre et ex-président de l’Assemblée nationale ivoirienne, a été condamné à 20 ans de prison pour « recel de détournement de deniers publics » et « blanchiment de capitaux » par le tribunal correctionnel d’Abidjan au terme d’une audience boycottée par ses avocats.
En effet, la défense affirme que les accusations portées contre leur client, actuellement en exil en France, visent avant tout à l’empêcher de participer au scrutin présidentiel.
Guillaume Soro est accusé d’avoir acheté en 2007 sa résidence d’Abidjan avec des fonds publics.
En plus des 20 ans de prison, il écope d’une amende de 4,5 milliards F CFA, soit 6,8 millions d’euros. Sa maison a, par ailleurs, était confisquée et ses droits civiques privatisés pour 5 ans.
L’accusé devra également verser 2 milliards de F CFA, soit 3 millions d’euros, de dommages et intérêts à l’Etat ivoirien.
« Cette audience ne doit pas avoir lieu. Si elle se tient, les magistrats en porteront la responsabilité. La Cour africaine des droits de l’homme avait ordonné à l’État de Côte d’Ivoire de revenir au statu quo ante » (revenir à la situation avant les poursuites), avait déclaré à l’AFP avant l’audience l’ancienne ministre Me Affoussiata Bamba Lamine, justifiant le boycott de l’audience par les conseils de l’ancien chef rebelle.
Le 22 avril, la Cour africaine avait ordonné à la Côte d’Ivoire de suspendre le mandat d’arrêt contre Guillaume Soro et de remettre en liberté 19 de ses proches, emprisonnés depuis quatre mois.
En plus de cette affaire, Guillaume Soro fait l’objet de poursuites depuis fin décembre 2019 pour « tentative présumée d’insurrection ».
Ancien allié d’Alassane Ouattara, Guillaume Soro l’avait aidé à prendre le pouvoir durant la crise post-électorale de 2010-2011. Il était par la suite devenu premier ministre, puis président de l’assemblée nationale, avant cette rupture avec le chef de l’Etat en 2019.