L’Afrique Subsaharienne, déjà fragile, va subir de plein fouet les conséquences économiques de la pandémie de coronavirus.
Certains secteurs clés connaissent déjà un fort ralentissement en raison de la pandémie. Le tourisme, le transport aérien et le secteur pétrolier sont directement touchés.
Cependant, les impacts visibles ne sont attendus que dans plusieurs mois en fonction de la durée de la pandémie sur le continent africain.
Pour la première fois en 25 ans, l’Afrique subsaharienne va connaître une récession économique, prévoit la Banque mondiale (BM).
Après une croissance de 2,4 % en 2019, la récession devrait se chiffrer en 2020 entre – 2,1 % et – 5,1 %.
Selon l’Union africaine (UA), « près de 20 millions d’emplois, à la fois dans les secteurs formel et informel, sont menacés de destruction ». Pour l’ONU, ce nombre pourrait aller jusqu’à 50 millions.
Le chômage et le ralentissement économique touchent aussi les travailleurs africains de la diaspora et leurs transferts de fonds s’effondrent.
Les deux principales économies d’Afrique subsaharienne vont subir de fortes récessions (6 à 7 %, selon la BM) à cause de la baisse des prix des matières premières qu’elles exportent.
Interdiction de voyager et confinement ont mis le tourisme et le trafic au point mort sur le continent.
Avec 95 % de la flotte africaine clouée au sol, les compagnies sont en péril, faute d’un soutien financier rapide, selon l’Association des compagnies aériennes africaines.
La production de café et cacao est menacée. En Éthiopie, premier producteur africain de café, les exportateurs subissent d’ores et déjà un choc dévastateur.
Les principaux pays importateurs, Allemagne, Italie, États-Unis, France, sont à l’arrêt.
Pour le cacao, la crise pourrait venir à long terme. « Il y a une réelle inquiétude chez les planteurs d’une baisse de prix à long terme », souligne Moussa Koné, président du Syndicat national agricole pour le progrès en Côte d’Ivoire.
Les pays africains demandent un soutien massif de la communauté internationale et une réduction de leur dette. Il faut un « plan Marshall » pour l’Afrique, résume le président nigérien, Mahamadou Issoufou.
Source : Banque mondiale